Émile Diffloth est un céramiste français né en 1856 à Couleuvre, dans l’Allier, au sein d’une famille d’artisans : il reçoit d’abord l’enseignement de son père, Albert Diffloth, puis complète sa formation auprès du sculpteur et céramiste Albert-Ernest Carrier-Belleuse. Sa mère, Jeanne Cécile Avisse, est quant à elle graveuse en musique, offrant à l’artiste un environnement propice au développement de sa sensibilité créative.

Spécialiste reconnu de la céramique lisse, technique prisée pour sa finesse et sa maîtrise des émaux non craquelés, Émile Diffloth s’impose rapidement dans le milieu des arts décoratifs. Membre de la Société des artistes décorateurs, il s’illustre dans diverses expositions majeures en France et en Europe : Musée Galliera, Société des artistes français, galeries parisiennes dont la Galerie Simonson, ainsi qu’à Anvers, Bruxelles, Liège ou encore Saint-Louis.

En 1889, il rejoint la faïencerie Kéramis, manufacture belge de renommée internationale appartenant à Boch Frères, où il travaille pendant plus de vingt ans. Cette période, s’achevant en 1910, constitue l’un des moments forts de sa carrière : il y développe des pièces décoratives raffinées et participe à la renommée artistique de l’établissement. On lui doit également la décoration murale du palais du comte de Flandre à Bruxelles, témoignage de son savoir-faire monumental.

Après 1910, Émile Diffloth traverse l’Atlantique pour rejoindre son ami et collègue Taxile Doat à University City, dans le Missouri. Invité à y enseigner les techniques céramiques, il devient professeur à l’Université de Saint-Louis et contribue à diffuser le savoir-faire français en Amérique, marquant durablement la scène céramique américaine.

Il s’éteint en 1933 à Créteil, dans le Val-de-Marne, laissant derrière lui une œuvre riche, à la croisée de la tradition artisanale française et de l’innovation décorative internationale. Aujourd’hui encore, ses créations demeurent recherchées pour leur élégance et la maîtrise technique qu’elles révèlent.