ERNEST BUSSIÈRE

Lorsque l’on évoque l’École de Nancy, que des noms tels que Louis Majorelle, Émile Gallé ou encore Victor Prouvé ne nous fassent pas, de leur prestige, oublier des figures plus discrètes mais non moins riches et talentueuses comme celle d’Ernest Bussière, d’abord sculpteur, puis céramiste.

Maître de l’Art Nouveau, Ernest Bussière est un homme de son temps, puisqu’il voit le jour en 1863 en Moselle, peu avant que n’éclate la guerre de 1870. Après le décès de son père, Ernest est, avec sa mère, dans l’obligation de faire un choix : opter pour la France ou rester en Moselle et de fait, devenir citoyen allemand. Sa mère arrive avec son fils de 4 ans à Nancy. Formé à l’École nationales des Beaux-Arts de Nancy, il y deviendra professeur en 1905 et y enseignera la sculpture et le modelage.

Lorsque l’on évoque l’École de Nancy, que des noms tels que Louis Majorelle, Émile Gallé ou encore Victor Prouvé ne nous fassent pas, de leur prestige, oublier des figures plus discrètes mais non moins riches et talentueuses comme celle d’Ernest Bussière, d’abord sculpteur, puis céramiste.

Maître de l’Art Nouveau, Ernest Bussière est un homme de son temps, puisqu’il voit le jour en 1863 en Moselle, peu avant que n’éclate la guerre de 1870. Après le décès de son père, Ernest est, avec sa mère, dans l’obligation de faire un choix : opter pour la France ou rester en Moselle et de fait, devenir citoyen allemand. Sa mère arrive avec son fils de 4 ans à Nancy. Formé à l’École nationales des Beaux-Arts de Nancy, il y deviendra professeur en 1905 et y enseignera la sculpture et le modelage.

Car c’est bien par la sculpture que démarre la carrière d’Ernest. Il réalise de nombreux monuments et sculptures funéraires, mais ce sont peut-être ses bustes et médaillons de personnages lorrains célèbres qui font sa renommée. Il conçoit des monuments érigés à Fontenoy et à Longwy. Il est l’un des principaux collaborateurs nancéiens de la Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément Keller et Guérin pour laquelle il fournit de nombreux modèles céramiques d’inspiration végétale. Il fournira également, par ses céramiques, la célèbres Maison Daum qui reprendra plusieurs de ses modèles en verre.

Malheureusement, nous sommes dépourvus d’information sur la collaboration entre Ernest Bussière et la Manufacture Keller et Guérin de Lunéville, tant les documents manquent, tant – à la manière de Palissy – Ernest a laissé ses œuvres orphelines de tout discours.

Ce que l’on peut en dire toutefois, c’est que si la collaboration semble avoir été brève, elle a été importante, notamment pour la création de la technique de la céramique irisée, mate, dite « à peau de verre ». Ces œuvres forment à quelques très rares exceptions, un ensemble dont l’originalité et la cohérence sont remarquables : elles tranchent avec la production traditionnelle de la manufacture, avec l’œuvre antérieure de l’artiste.

Pour créer des céramiques végétales, Bussière, devenu membre du comité directeur de l’École de Nancy en 1901, s’inspire de plantes ordinaires sans souci d’exotisme. Le marronnier, le chardon, l’aubergine, la courge, la coloquinte, la nigelle… en somme du patrimoine botanique lorrain au tournant du siècle. Ce que nous appellerons la « vérité plastique » de ses œuvres, situe Bussière à une place particulière parmi les céramistes naturalistes. Sa singularité se caractérise par la fluidité des formes organiques et le réalisme plastique alors que les autres céramistes de son temps développent un style plus abstrait dans lequel les lignes végétales semblent enclines à la géométrisation et annonciatrices du futur… art déco ! On retrouve ses œuvres au musée de l’École de Nancy, au musée Galliera à Genève, au musée d’Orsay, entre autres.

Avec la disparition d’Émile Gallé, débute le déclin de l’école de Nancy et la fin de l’aventure des arts décoratifs pour Ernest Bussière. Son œuvre de forme et de feux glisse progressivement vers l’oubli, relatif, certes mais indubitablement dû à la discrétion d’un artiste qui préférait la solitude de l’atelier au tumulte des salons.

 

Bibliographie : Céramiques végétales, Ernest Bussière et l’art nouveau, musée de l’École de Nancy.

 

 

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